Des multitudes de réponses ont été données à cette question récurrente.
J'aime beaucoup celle de Georges Pérec que j'ai reprise en ouverture de "mon histoire familiale".
En voici quelques autres :
"Je suis Juif, sinon par la religion, que je ne pratique point, non plus que nulle autre, du moins par la naissance. Je n'en tire ni orgueil ni honte, étant, je l'espère, assez bon historien pour n'ignorer point que les prédispositions raciales sont un mythe et la notion même de race pure une absurdité particulièrement flagrante, lorsqu'elle prétend s'appliquer, comme ici, à ce qui fut, en réalité, un groupe de croyants, recrutés, jadis, dans tout le monde méditerranéen, turco-khazar et slave. Je ne revendique jamais mon origine que dans un cas : en face d'un antisémite."
Marc Bloch : l’Étrange défaite, 1940
Dans "Juifs par les mots" son dernier livre, écrit avec sa fille Fania Oz-Salzberger, Amoz Oz écrit :
"Nous aussi, non-croyants, restons juifs par la lecture. Ce n'est pas une affaire de pur choix, bien sûr. De nombreux autres facteurs ont fait ce que nous sommes : parents, sionisme, modernité, Hitler, coutumes et chance. Mais s'il doit exister une continuité entre Abraham et nous, les mots écrits en sont les maillons. Comme nos ancêtres, nous sommes "textés". Et - si l'on nous autorise une nouvelle licence de langage - nous sommes textés à nos ancêtres. Nous sommes les athées du Livre."