Mon père m'avait parlé de cousins de Chine.
Il y avait une anecdote concernant un juif arrivé à Paris vers 1939, de retour de Shanghai, et qui aurait passé l'Occupation sans encombre habillé en tenue quasi folklorique, avec des papiers d'identité chinois où son patronyme était devenu celui de Monsieur Ko Hen ... Adolescent cela m'amusait mais je n'ai pas cherché à en savoir d'avantage.
Et il y eu des livres qui permettaient de revenir sur cette histoire, des essais, des romans.
Puis la généalogie m'a conduit à suivre d'un peu plus près l'histoire de Marcel Heimendinger. Marcel Heimendinger était le fils d'Isaac Heimendinger et donc un cousin germain de ma grand-mère.
Guy Brossollet avait brièvement raconté son histoire dans "les Français de Shanghai".
Marx Sennet est parti à Shanghai vers 1895. Il y ouvre une bijouterie. Il fait ensuite venir son neveu Marcel Heimendinger qui s’installe dans la « concession » française en 1908 ; il apprend le métier avec son oncle, puis devient son associé ; Jacques Lévy se joint ultérieurement à l’affaire.
Dans « les Français de Shanghai »[1]Guy Brossollet raconte : Max Sennet, âgé, se retire des affaires vers 1925 mais garde son enseigne à Shanghai : dans le même magasin, au 75 Nanking Road, cohabitent - jusqu’en 1937 - deux raisons sociales : Sennet Frères et Heimendinger & Lévy. La bijouterie devient la plus cotée de Shanghai ; elle surpasse de loin sa première concurrente sérieuse, la maison anglaise Boyes & Basset, installée dans la même rue, où on vend surtout de l’argenterie et des objets de luxe.
Les Français, eux, sont les spécialistes des pierres. Chaque année ou presque, à tour de rôle, Marcel Heimendinger et Jacques Lévy prennent le Transsibérien et vont faire leur marché à Anvers. Obscur héroïsme du commerce de luxe !...
Quinze jours de train à l’aller, autant au retour. Traversée de la Mandchourie rançonnée successivement par les « seigneurs de la guerre » et les Japonais, de la Sibérie longtemps disputée entre armées « blanches » et troupes « rouges », de l’Empire russe secouée par les révolutions… Ces messieurs reviennent leurs ceintures chargées des gemmes qui constitueront leur fond de commerce pendant un an.
Taillées dans les ateliers flamands, les pierres seront serties à Shanghai dans les montures créées par les employés chinois de la bijouterie. La clientèle la plus fortunée, la chinoise, achète surtout des bagues, souvent somptueuses. Roger Heimendinger, fils de Marcel, né à Shanghai en 1925, se souvient d’avoir vu dans les mains de son père quelques-uns de ces joyaux, ornés de solitaires pesant jusqu’à dix-huit carats. Les dames européennes préfèrent colliers et bracelets, avec des brillants généralement moins impressionnants.
Marcel Heimendinger épouse à Shanghai une jeune femme arrivée en Chine au terme d’un douloureux parcours. Vers 1900, ses parents ont fui Riga, alors russe, pour échapper aux pogroms qui frappaient les communautés juives de Lettonie, ont parcouru le continent dans les conditions épouvantables que l’on peut imaginer et, ont échoué à Shanghai où le père, épuisé par le voyage, est mort. Mère et fille ont survécu dans cette ville sans douceur pour les faibles, et garderont de ces années terribles de si pénibles souvenirs qu’elles ne les évoqueront jamais. Mme Heimendinger, symbole de cette métropole cosmopolite, parle sept langues : le letton, le yiddish, le russe, l’allemand, l’anglais, le français et, pour faire bonne mesure, le japonais.
En 1937, Marcel Heimendinger quitte la rue de Nankin pour continuer, en appartement, son métier de diamantaire. Il a fait fortune et possède des chevaux de course : son jockey est sino-australien, son garçon d’écurie russe….
[1] Les Français à Shanghai » pages 34-35 suite à un entretien avec Roger Heimendinger, fils de Marcel, en novembre 1997.
Mais je ne savais pas encore qu'en commençant à tirer le fil de Marcel Heimendinger, tout un écheveau allait venir.
Et je rencontre dans ces aventures des Heimendinger, des Sennet et des Lévy.
Mathilde Sennet, la mère de Marcel Heimendinger, s'est marié à Grussenheim le 27 février 1889 avec Isaac Heimendinger, frère de Félix, mon arrière-grand-père. Il est marchand de chevaux.
Puis les frères de Mathilde, Moïse Sennet né en 1858 et Marx Sennet né en 1862 épousent le même 12 septembre 1895 à Paris 19e deux sœurs Heimendinger, Jeanne et Anne nées en 1876 et en 1878 à Marckolsheim. Jeanne et Anne Heimendinger sont des filles d'Aron Heimendinger et de Mélanie Lévy originaire de Marckolsheim.
Les frères Marx et Moïse Sennet ont déjà entrepris des affaires aux Philippines et en Chine. Renée Sennet, la fille de Marx et d'Anne Heimendinger naît à Manille le 4 juillet 1896, son frère Robert Sennet naît à Shanghai le 9 novembre 1897.
Les Sennet font le commerce de bijouterie, d'horlogerie, de diamants, mais aussi d'automobiles. Ils ont ouvert des affaires à Manille, à Hong Kong, Shanghai, Tientsin et Pékin. A Paris, Marx Sennet habite avenue de Villiers, il est Conseiller au Commerce extérieur.
Il semble que pour multiplier leurs implantations la stratégie de Marx et de Moïse Sennet consiste à faire travailler et associer des personnes de familles proches et alliées.
大利 汽车 行
(Heimendinger frères)
Outre Marcel Heimendinger, Julien Heimendinger, son cousin germain, fils de Raphaël, suivi par ses frères Alfred et Sylvain, s'occupent des affaires automobiles créées par les Sennet à Shanghai.
On peut lire dans « The oriental motor » paru à Shanghai en février 1920 (pages 28-29) un article consacré à « Auto-castle » : le garage installé au 228 avenue Joffre dans la « concession française » :
En 1909, le fondateur de Auto-Castle, Mr J. Heimendinger, vient à Shanghai pour Sennett Frères après avoir été associé avec divers constructeurs en Europe….. Depuis la fondation jusqu’en août 1919, Auto-Castle sera sous la seule direction de Monsieur Julien Heimendinger, et à ce moment deux de ses frères l’ont rejoint, Sylvain Heimendinger comme « supervising engineer» et Alfred Heimendinger comme «service manager».. (Source : https://archive.org/details/orientalm110121920shan )
En outre deux sœurs de Jeanne Heimendinger (Madame Moïse Sennet) et de Anne Heimendinger (Madame Marx Sennet) vont aussi partir à l'aventure :
Alice Heimendinger, née à Marckolsheim le 13 juin 1881 se marie à Paris (19e) le 11 juin 1900 avec Joseph Halbronn (né en 1870 à Pfastatt). Joseph Halbronn est rabbin, fils du rabbin David Halbronn. Il est nommé rabbin de Clermont-Ferrand, puis promu grand-rabbin en 1898. En 1904 il abandonne sa carrière rabbinique pour partir faire du commerce en extrême-orient. Il ne reviendra en France qu'à la fin de sa vie.
Marguerite Heimendinger, née le 14 mars 1883 à Marckolsheim, se marie à Paris (19e) le 31 octobre 1905 avec Charles Reichel (né en 1871 à Constantinople).
Elle aussi a pris la direction de la Chine. Je ne sais pas en quelles circonstances elle est morte en 1906 à Kharbine en Mandchourie.
(Ci-contre l'avis publié dans "Le Temps" du 6 septembre 1906).
La publication sur ce site du récit concernant les Heimendinger en Chine m'a permis de rencontrer Joëlle Lasserre. Grace à elle j'ai pu voir l'aventure des Lévy aux Philippines.
Les familles sont proches ; Mélanie Lévy, mariée avec Aron Heimendinger, est la mère de Jeanne, d'Anne, d'Alice et de Marguerite dont nous venons de parler et elle est la sœur d'Adolphe, de Jacques, de Charles, de Raphaël, de Marie de Sara et d’Ève Lévy dont il va être question.
Je reprends ici de large extraits du travail effectué par Joëlle Lasserre :
Dans cette saga étonnante, tout semble fait pour embrouiller celui qui cherche à comprendre! Pour commencer, tous s’appellent Lévy mais viennent de familles différentes: il y a les Lévy de Marckolsheim et les Lévy de Mutzig qui sont les deux principales sources de protagonistes, et auxquels viennent s’adjoindre une Lévy de Strasbourg et un Lévy de Neuf-Brisach, une Lévy de Neuviller, et bien d’autres d’ailleurs! Pour la commodité on se référera plus simplement aux Marckolsheim ou Mutzig chaque fois que ce sera possible, d’autant qu’ils ont parfois les mêmes prénoms.
Les Lévy de Mutzig :
En 1816 nait Feistel Lévy, ouvrier à la manufacture d’armes de Mutzig. Il épouse le 31 janvier 1849 Marie-Anne Hirsch née en 1829, ils auront huit enfants.
Le père de Feistel (Henri Feistel) était déjà ouvrier à la manufacture impériale d’armes de Mutzig, et son oncle, Feistel Lévy (qu’on trouve sous Lévy Feistel dans le registre de la Légion d’Honneur), lui aussi, s’il finit inspecteur des manufactures d’armes, avait eu une vie assez aventureuse, polytechnicien (promotion 1807) il fit toute la campagne de Russie comme capitaine dans la Grande armée.
Feistel Lévy et Marie Anne Hirsch donnent vie à Sophie (1849), Gustave (1851-1859), Adolphe (1853-1920), Siona Emilie (1857-1859), Elise (1859), Alphonse Julien (1864), Clémence (1868) et Fernand Feistel (1870).
Ils quittent l’Alsace passent vraisemblablement quelque temps à Saint-Dié d’où était originaire Marie-Anne et où on trouve leurs déclarations d’option, puis les voici à Paris, à proximité de la gare de l’Est comme beaucoup d’alsaciens. Ils habitent au 7 de la rue de l’Échiquier, cette rue de l’Échiquier joue un rôle important dans la genèse de cette histoire.
Les Lévy de Marckolsheim :
Nathan Lévy, dit Moïse (ça c’est une autre particularité, il sont extrêmement nombreux à avoir un nom officiel et un nom « privé » et contrairement à cet exemple précis, bien souvent ni l’un ni l’autre ne sont particulièrement juifs !). Né en 1813 épouse le 3 août 1845 Louise Blum née en 1819 à Quatzenheim.
Ils ont aussi beaucoup d’enfants : Adolphe (1849-1888), Jacques (1851-), Mélanie (1852-1924), Marie dite Mathilde (1853-1928), Charles (1854-1899), Sara (1856-1944), Raphaël (1858-1928) et Ève (1859-1888).
Eux aussi quittent l’Alsace et se retrouvent en face des premiers, au 4 rue de l’Échiquier !
De la rue de l’Échiquier à Manille :
Ce qui devait arriver arriva, les jeunes gens se rencontrent et Adolphe (Mutzig) épousera Ève (Marckolsheim), tandis qu’Adolphe (Marckolsheim) épousera Minette Irma Lévy de Strasbourg, Marie Mathilde (Marckolsheim) un Xavier Lévy de Neuf-Brisach et Charles (Marckolsheim) Aimée-Fernande Lévy de Raon-l’Étape.
Il semble qu’ils auraient créé une première société domiciliée au 4 de la rue de l’Échiquier qui restera le siège des sociétés futures, puis qu’une partie de ce qui est devenu une sorte de tribu part chercher fortune, à la conquête de l’ouest.
New York ne donne rien, San Francisco non plus, souvenons-nous que nous sommes dans les années 1870 et que les transports ne sont pas ce qu’ils sont aujourd’hui !
Il semble qu’ils passent par le Pérou avant d’arriver aux Philippines. Il est difficile de savoir qui précisément fait partie du voyage initial mais Adolphe, Charles et Raphaël (Marckolsheim) sont du voyage, cela est certain. Des sources mentionnent leur présence, ainsi dans « Escape to Manila: From Nazi Tyranny to Japanese Terror » Frank Ephraim évoque leur arrivée en 1873 avec quatre caisses de bimbeloterie religieuse qu’ils n’ont pas réussi à écouler en Amérique mais qui font merveille dans les très catholiques Philippines! D’autres sources parlent de « diamants cachés » mais cela est plus douteux, les affaires en France ne semblaient pas vraiment florissantes et le long périple semble attester d’un certain acharnement à réussir !
Ils s’installent donc à Iloilo aux Philippines, se font appeler Lévy-Hermanos et ouvrent une enseigne « ESTRELLA DEL NORTE ». L’ouverture du canal de Suez en 1869 facilite les voyages entre la France et les Philippines et une fois installés pour de bon à Iloilo et Escolta à Manille, il n’est plus nécessaire d’entreprendre l’interminable voyage à travers l’Amérique pour rejoindre Paris. L’entreprise semble prospère et les frères font des allers- retours pour s’approvisionner et établir des liens commerciaux et familiaux. C’est au cours de ces voyages que les unions citées plus haut se concrétisent et les épouses partent aux Philippines avec leurs maris.
Heurs et malheurs
Les affaires se développent, il vendent des bijoux, or, montres (qu’ils font fabriquer par Omega, mais avec l’inscription « ESTRELLA DEL NORTE – LEVY HERMANOS » gravée sur le cadran), certaines sont très simples, d’autres extrêmement sophistiquées et précieuses :
Ils importent aussi des bicyclettes, plus tard arriveront des aspirateurs, des voitures Packard, précédées par la toute première voiture automobile des Philippines une "Georges Richard" (qui deviendra Richard-Brasier) importée en 1904.
Sur le plan familial, des enfants naissent : Adolphe (Mutzig) et Ève ont deux enfants nés à Iloilo (Suzanne et Albert nés en 1885 et 1886). Adolphe (Marckolsheim) a une relation avec une Philippine, Benita Enriquez , ils ont un fils Francisco né en 1883. Les descendants de Francisco pensent qu’Adolphe était converti et avait épousé Benita, mais si cette version paraît peu vraisemblable, il n’en reste pas moins qu’il semble que les frères aient pris à leur charge Francisco en lui versant une pension de 20 pesos qui représentait dit-on une somme importante, le fils de Francisco (Ramon) sera ensuite pris en charge par Charles qui financera ses études à Columbia University). Une brouille interviendra plus tard à la suite d’un procès fait par un des descendants en vue d’une reconnaissance plus complète.
Adolphe (Marckolsheim) se marie à Paris avec Irma Minette Lévy en 1886, ils ont une petite fille. De retour aux Philippines Adolphe meurt en 1888 au cours de la terrible épidémie de choléra qui emportait entre 1000 et 1500 personnes par jour selon les sources! Il est enterré aux Philippines, au cimetière Makati de Manille.
Du côté d’Adolphe (Mutzig), c’est Ève (Marckolsheim) qui meurt, mais les sources divergent entre un décès juste après la naissance d’Albert en 1886 ou au cours de l’épidémie de choléra de 1888 ; elle laisse deux très jeunes enfants Suzanne qui a alors trois ans et Albert qui en a deux. Une plaque à sa mémoire est présente sur la tombe des Lévy-Hermanos au Cimetière Montparnasse précisant qu’elle est morte à Iloilo.
Ceux qui rentrent et ceux qui restent
Il rentrent alors en France avec une jeune philippine qui doit s’occuper des enfants, et Adolphe se remarie avec Marie Mathilde (Marckolsheim) qui a elle même deux enfants (Émile et Marguerite) de Xavier Lévy décédé en 1882. Ils s’installent à Lyon ouvrent un magasin à l’enseigne du « Bon Génie » et ont trois autres enfants : Éva, Lucette et Lucien.
Dans ces conversions plus ou moins fantaisistes aux Philippines, une ne l’est certainement pas, même si les dates annoncées sont abracadabrantes, c’est celle de Fernand Feistel ! Il est le plus jeune frère de la fratrie Mutzig, il est né le 6 février 1870 à Mutzig, les Philippins en ont connaissance et trouvent des traces sur les registres de l’Église catholique de Manille, les Fernand Feistel Lévy ne devant pas courir les rues aux Philippines, ce peut être pris pour une confirmation de sa présence. Selon les Philippins, Fernand Feistel aurait épousé en 1870 (il y a clairement une confusion entre date de naissance et de mariage) une Maria Avila et ils auraient eu un fils né vers 1884 (date qui est encore peu probable) Alfonso Avila Levy.
Et ceux qui vont et viennent !
Mais revenons à l’aventure philippine : Raphaël qui est, semble-t-il la tête pensante et l’entrepreneur du groupe organise un réseau d’affaires dans tout l’extrême orient, il fait venir un proche, Léopold Kahn, qui gère l’affaire tandis que ses frères et lui, gèrent, organisent, créent des succursales et achètent beaucoup de matériel en Europe sans cesser les va-et-vient entre les deux bouts du monde. C’est ainsi qu’on retrouve des succursales «ESTRELLA DEL NORTE», avec une branche à Hong-Kong, sous la responsabilité des Sennet (deux des filles de Mélanie (Marckolsheim), Jeanne et Anne ont épousé le même jour les frères Moïse et Marx Sennet) à partir de 1910 et gérée par Albert Weill et Armand Lévy. Un bureau « Lévy- Hermanos » sera ouvert à New York en 1920.
Tout en faisant de la publicité comme ici dans « Navy News » clairement destinée aux marins américains faisant escale à Manille. Une autre succursale à Singapour est gérée par F. Dreyfus.
En 1910, ils ouvrent une branche à New York, tandis que les ouvertures en Asie se multiplient : Shanghai, Tientsin, Port Arthur, Kharbin, et Bombay.
Raphaël après avoir épousé Jeanne Schwob de Bâle en 1887, en divorce en 1891, il est ensuite fiancé et les bans sont publiés en décembre 1895 avec une Julia Lévy, mais le mariage semble ne jamais avoir eu lieu et il épouse en 1896 Berthe Bénédic. Ils auront deux enfants, Maxime qui s’installera définitivement aux États-Unis et obtiendra, ainsi que sa mère la nationalité américaine après la mort de Raphaël, et Odette décédée en 1938 et dont le mari, Ernest Friedmann sera un grand résistant à Toulouse.
Il est actif dans de nombreux domaines, est administrateur de sociétés de bienfaisance et est vice-président de la Société de réintégration des Alsaciens-Lorrains. Depuis 1898 il est Conseiller du Commerce extérieur et membre de la Chambre de commerce française aux Philippines. A ce titre il est fait Chevalier puis Officier de la Légion d’Honneur et il est précisé qu’il a créé des formations pour les représentants de la France en Extrême-Orient et constitué des rapports pour les Ministères des Affaires étrangères, du Commerce et des Colonies. Il reste en contact étroit avec l’industrie horlogère suisse.
Charles et Aimée finissent aussi par rentrer à Paris, ils ont deux enfants Maurice et Germaine. Maurice meurt en déportation et son neveu Yves reprend la galerie de tableaux de son oncle.