Jakob Ludwig Felix Mendelssohn Bartholdy (plus couramment appelé Félix Mendelssohn) est un chef d'orchestre, pianiste et compositeur allemand du début de la période romantique, né à Hambourg le 3 février 1809 et mort à Leipzig le 4 novembre 1847. Il est le petit-fils du philosophe Moses Mendelssohn.
Après des succès précoces en Allemagne, il voyage dans l'Europe entière et est particulièrement bien accueilli en Grande-Bretagne, où, au cours de ses dix visites, sont créées plusieurs de ses œuvres majeures. Contemporain de Liszt, Wagner et Berlioz, il possède de prodigieux dons musicaux et laisse une œuvre très féconde pour sa courte vie de 38 ans (symphonies, concerti, oratorios, œuvres pour piano seul, musique de chambre…). Sa notoriété actuelle ne repose néanmoins que sur quelques-uns de ses plus grands chefs-d'œuvre : Le Songe d’une nuit d’été, ses Symphonies « écossaise » et « italienne », son Ouverture « Les Hébrides », son Concerto pour violon et son Octuor à cordes.
Après une longue période de dénigrement relative due à l'évolution des goûts musicaux, l'antisémitisme du XIXe et du XXe siècle et l'interdiction par les nazis de jouer sa musique, il est redécouvert de nos jours et considéré comme un compositeur majeur de l'ère romantique.
Le grand-père, Moses Mendelssohn, célèbre philosophe de l'Aufklärung, a acquis, par lettre royale, pour lui et sa famille, des droits civiques, auxquels les juifs n'avaient normalement pas accès. Cela lui permet de s'allier, par mariage, au milieu des affaires. Son fils, Abraham, le père de Felix, est un banquier berlinois prospère, qui finit par convertir sa famille au protestantisme. La maison des Mendelssohn à Berlin est un lieu de rencontre pour l'élite intellectuelle que fréquenteront, entre autres Hegel, Heine, et son premier maître de musique, Carl Friedrich Zelter. Felix et sa sœur Fanny se révèlent être des enfants prodiges en musique. A douze ans, en 1821, pour l'anniversaire de son père, il compose son premier opéra, les Deux Précepteurs, pièce qui ironise sur l'éducation rigoureuse qu'il reçoit. Pour autant, Mendelssohn ne se distingua pas pour ses opéras, mais plutôt pour sa musique symphonique, son œuvre pour piano, ses pièces religieuses et sa musique de chambre. Cette même année 1821, il rencontre Goethe, qui lui portera une grande admiration, déclarant notamment que ses facultés « tenaient du prodige ».
À seize ans, il a déjà composé ses douze symphonies pour orchestre à cordes, sa première
symphonie, un octuor à cordes, ainsi que cinq concertos pour violon ou pour piano. Il joue avec sa sœur aînée Fanny Mendelssohn, également virtuose du piano, dont il restera très proche pendant
toute sa vie.
En 1837, il épouse Cécile Jeanrenaud, la fille d'un pasteur d'origine française. Il aura quatre enfants.
La mort de Fanny, le 14 mai 1847, lui cause un profond chagrin et lui inspire son dernier quatuor, op. 80. Le 28 octobre 1847, à Leipzig, il est pris de maux de tête très violents. Quelques jours plus tard, il est victime d’une nouvelle attaque et meurt le 4 novembre 1847, âgé seulement de 38 ans. Il est enterré à Berlin…..
Félix Mendelssohn était le fils d’Abraham Mendelssohn-Bartholdy et de Lea Lilly Hannover.
Abraham Mendelssohn-Bartholdy (1776-1835), banquier à Berlin, était le fils de Moses Mendelssohn et de Fromet Guggenheim.
Moses Mendelssohn : né le 6 septembre 1729 à Dessau et mort le 4 janvier 1786 à Berlin, est un philosophe juif allemand du mouvement des Lumières.
Moses Mendelssohn naît à Dessau le 6 septembre 1729. Son père, Mendel, assure chichement son existence comme Sofer (scribe-copiste de livres). Probablement mal nourri et rachitique, Moses devient bossu dans son jeune âge. Il est éduqué par son père et le rabbin local, David Fränkel, lequel lui enseigne, outre la Bible et le Talmud, la philosophie de Maïmonide. Lorsque le Rav Fränkel est rappelé à Berlin, en 1743, son jeune élève s'empresse de le suivre. Bien que luttant en permanence contre la précarité, il trouve le temps et l'énergie d'apprendre les mathématiques auprès d'un réfugié polonais, Zamosz, et le latin lui est enseigné par un jeune médecin juif. La plus importante partie de son érudition est cependant le fruit de ses inlassables efforts d'apprentissage autodidacte, au point de faire dire à Graetz « qu'il apprit en même temps l'alphabet et la philosophie ». À titre d'exemple, il put se procurer un exemplaire d'un Essai sur l'entendement humain de John Locke, et le maîtrisa à l'aide d'un dictionnaire latin. Il fit ensuite la connaissance d'Aaron Solomon Gumperz, qui lui enseigna les rudiments de français et d'anglais.
L'année 1754 marqua un tournant dans sa vie, lorsque Gumperz — ou Hess — lui présenta Lessing.
La rencontre entre les deux inspirerait plus tard à Lessing celle entre Nathan le Sage
et Saladin.
En 1762, il épousa Fromet Gugenheim, née en 1737, qui lui survivra 26 ans.
En 1769, il achevait la traduction en allemand de la Torah.
Grâce au marquis d'Argens, ami de Frédéric II et philosophe lui aussi, Mendelssohn reçut le statut de Juif protégé extraordinaire (außerordentlicher Schutz-Jude) par l'empereur, la troisième classe d'existence pour un Juif à Berlin (il était dans la sixième auparavant). Cela lui permit de résider à Berlin sans être dérangé du fait de ses origines juives, mais pas d'acheter des immeubles ou de passer ce droit à ses enfants.
M. Mendelssohn est un personnage important de la philosophie juive, du judaïsme européen, et de la philosophie du XVIIIe siècle (Aufklärung berlinoise). Il est reconnu pour être l'un des principaux instigateurs de la Haskalah (le mouvement des Lumières propre au judaïsme).
Michel Foucault explique :
« Il y avait [par rapport à 1784] une trentaine d'années déjà que Mendelssohn était à ce carrefour [de la pensée juive et allemande], en compagnie de Lessing. Mais jusqu'alors, il s'était agi de donner droit de cité à la culture juive dans la pensée allemande – ce que Lessing avait tenté de faire dans Die Juden - ou encore de dégager des problèmes communs à la pensée juive et à la philosophie allemande : c'est ce que Mendelssohn avait fait dans les Entretiens sur l'immortalité de l'âme. Avec les deux textes parus [sur les Lumières] dans la Berlinische Monatsschrift, l'Aufklärung allemande et la Haskalah juive reconnaissent qu'elles appartiennent à la même histoire; elles cherchent à déterminer de quel processus commun elles relèvent[1]. »
[1] Michel Foucault, Qu'est-ce que les Lumières?
Le lien de parenté entre Felix MENDELSSOHN-BARTHOLDY et Pierre-Gilles FLACSU :
- MENDELSSOHN-BARTHOLDY Félix (Jakob Ludwig Felix) (° 1809 + 1847), fils de :
- HANNOVER Lea Lilly (° 1777 + 1842), fille de :
- JAFFE Bella Babette Itzig (° 1749 + 1824), fille de :
- JAFFE Daniel Itzig (° 1722 + 1791), fils de :
- JAFFE Itzig Daniel (° 1679 + 1741), fils de :
- JAFFE Daniel (° 1650 + 1710), fils de :
- JAFFE Jacob Israel (° 1625), père de :
- JAFFE Nehemias ben Jacob Israel (° 1660 + 1732), père de :
- JAFFE SCHLESINGER Marx Mordekhai (° 1685 + 1754), père de :
- JAFFE SCHLESINGER Baruch Marx (° 1733 + AN10), père de :
- SCHLESINGER Ève (Ève Baruch Lévy) (° 1774 + 1822), mère de :
- VILLARD Jonas (° AN10 + 1868), père de :
- VILLARD Henri Naftaly (° 1838 + 1908), père de :
- VILLARD Suzanne (° 1878 + 1944), mère de :
- KLEIN Jacqueline Léonie (° 1910 + 1999), mère de :
- FLACSU Pierre-Gilles (° 1948).