Le docteur Armand Bacharach

Poursuivant mes recherches pour essayer de percevoir les connaissances et les relations de mes parents au-delà de la famille stricto sensu, je me suis intéressé à leurs témoins de mariage. On retrouve là Jacques Bernheim évoqué précédemment et le docteur Armand Bacharach.

Armand Bacharach est né le 15 août 1889 à Thann. Sa famille est alliée aux Heimendinger, il est un cousin par alliance de mon père.

Il fait des études à l'Université de Strasbourg où il obtint le titre de docteur en philosophie.

Il quitte l'Alsace allemande avec un de ses frères et il sert dans l'armée française ; au moment de la Grande guerre, il est interne à l'hôpital militaire auxiliaire de Lyon. Il est décoré en 1917 pour son rôle comme médecin militaire face aux épidémies.

A la fin de la guerre il termine ses études médicales à Lyon.

Puis il exerce comme médecin. Il ouvre son cabinet spécialisé dans les maladies cardio-vasculaires.

Par ailleurs, Armand Bacharach monte, à ses frais, un dispensaire pour indigents, rue Waldeck-Rousseau, où il prodigua ses soins à tous les déshérités de la vie, simplement, sans ostentation.

Il est domicilié à Lyon au 92 du boulevard des Belges aux Brotteaux.

Armand Bacharach participe à la Résistance. Il fait partie dès octobre 1942 du réseau "Gilbert", réseau de renseignement commandé par le Chef de Bataillon André Devigny.

André Devigny, condamné à mort, emprisonné à Montluc, parvient à s'évader et se réfugie chez Armand Bacharach. Dénoncé par un co-détenu de Devigny, Armand Bacharach est arrêté le 25 août 1943 par la Gestapo et la Feldgendarmerie.

Condamné à la déportation par le Tribunal allemand siégeant à l'Ecole de santé militaire pour avoir facilité la fuite en territoire neutre (Genève) de son camarade du réseau Gilbert, Devigny, condamné à mort et évadé de la prison Montluc, (trahi par un co-détenu du nom de Gimenez), pour avoir détenu des documents, pour avoir réuni des résistants du réseau, avoir télégraphiquement prévenu la famille de Devigny de l'évasion de leur fils pour éviter les représailles.

Armand Bacharach est détenu à Montluc du 25 août 1943 au 25 novembre, puis il est transféré à Drancy.

Il est déporté le 7 décembre 1943 de Drancy vers Auschwitz (n° de détenu 167449) ; il se trouvait du 19.12.1943 au 7.1.1944 à l’infirmerie des détenus de Monowitz du camp de concentration d’Auschwitz.

En janvier 1945 il a été incarcéré au camp de concentration de Mauthausen, numéro de détenu 123630, puis transféré le 17.3.1945 au camp de concentration de Dachau, numéro de détenu 145460, et le 23.4.1945 au commando d’Ötztal du camp de concentration de Dachau.

Il est enfin libéré par l’armée américaine en tant que détenu du camp de concentration de Dachau le 29 avril 1945 à Mittenwald (Tyrol).

Sources : Liste de convoi du «Befehlshaber der Sicherheitspolizei und des Sicherheitsdienstes» de Paris, 1.1.9.1/11183725/archives numérisées de l’ITS, Bad Arolsen ; registre des détenus de l’infirmerie de Monowitz du camp de concentration d’Auschwitz, 1.1.2.1/507356/archives numérisées de l’ITS, Bad Arolsen ; registre matriculaire du camp de concentration de Mauthausen, 1.1.26.1/1280521/archives numérisées de l’ITS, Bad Arolsen ; fiche d’enregistrement du camp de concentration de Dachau, 1.1.6.7/10609662/ archives numérisées de l’ITS ; liste de convoi du camp de concentration de Dachau,1.1.6.1/9914929/archives numérisées de l’ITS, Bad Arolsen).